Les quatre gros mensonges répandus contre Guillaume Soro

Les quatre gros mensonges répandus contre Guillaume Soro

18 avril 2015 0 Par RDR - ROYAUME UNI

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Un dossier d’analyses de Franklin Nyamsi
Professeur agrégé de philosophie, Paris, France

Le beau métier de journaliste a aussi ses aventuriers, comme tous les autres. Sous couvert d’informer, le journalisme aventurier déforme, surfait, décolore le réel de ses milles couleurs et nuances. De métier de l’information, il se mue en officine de l’intoxication. A quelles fins ? On peut seulement esquisser ici, sans certitude absolue, quelques hypothèses raisonnables : pour vendre, le journalisme aventurier a besoin de nourrir la soif publique de scandales parce que ceux-ci excitent et affament mentalement l’opinion, la prédisposant au besoin à prendre des vessies pour des lanternes. Autre hypothèse : le journalisme aventurier souffre de carences professionnelles, liées souvent à une formation intellectuelle bâclée et à une impatience dans l’enquête, qui se traduisent souvent par des raccourcis illogiques, des pseudo-révélations, et même parfois des bribes diffamatoires et sibyllines qui cachent mal certaines accointances suspectes. Dernière hypothèse : le journalisme aventurier travaille sur commande, puisqu’en enquêtant partialement sur tel homme politique, il n’a qu’une finalité : le présenter sous le jour le plus favorable à son commanditaire. On comprendra donc mieux ce que je veux dire lorsque je montrerai les limites des quatre mensonges les plus répandus contre Guillaume Soro dans la presse à sensation. Mensonge sur le tempérament politique de l’homme ; mensonge sur son engagement parlementaire ; mensonge sur la prétendue guerre successorale au RDR ; mensonge enfin sur le rapport de Guillaume Soro à son passé militaro-politique. Allons seulement ! Nous ne démordrons pas du devoir de vérité qui nous incombe comme tâche générationnelle.

I
Du vrai tempérament politique de Guillaume Soro : la patience lucide, la précocité politique

Une certaine presse aventurière s’essaie à brosser de Guillaume Soro le portrait d’un homme très pressé d’entrer au palais présidentiel ivoirien, mais qui donnerait l’impression de ne pas y songer : « Lui, c’est 2020 qui l’intéresse », affirme-t-elle péremptoirement. Certes, la vulgate n’invente pas ici la glace, puisque de fait, le statut de dauphin constitutionnel expose naturellement Guillaume Soro à toutes sortes de supputations successorales et de convoitises perverses. Mais ce qui insupporte dans la démarche de cette propagande rampante, c’est de tenir à présenter envers et contre tous les signes contraires, Guillaume Soro comme « un jeune loup aux dents longues ». Au total donc, la démonstration implicite de cette engeance se révèle. Pour elle, Guillaume Soro tiendrait un double langage : son engagement pour la réélection d’Alassane Ouattara ne serait qu’une étape de son projet personnel de briguer bientôt la fonction suprême de l’Etat.
Est-ce véritablement le cas ? Je suis parfaitement convaincu du contraire. Dès 1995, lors de la formation du Front Républicain entre le RDR et le FPI, Guillaume Soro, ensuite en relation avec Ibrahim Ouattara dit Photocopie, avait compris que le combat d’Alassane Ouattara pour l’organisation de véritables élections démocratiques en Côte d’Ivoire exprimait l’essentiel du désir de modernité dans ce pays. En 2000, c’est en colistier d’Henriette Diabaté pour le compte du RDR que Guillaume Soro se présente aux législatives, accordant du reste à la Tantie, comme il l’appelle affectueusement, la préséance due à l’expérience. Par contre, lorsqu’il s’agit de risquer sa vie pour changer la Côte d’Ivoire en 2002, face au régime criminel et rusé de Laurent Gbagbo, ils ne sont pas nombreux, en Côte d’Ivoire, à accepter de se présenter comme chefs de la rébellion ivoirienne. Guillaume Soro assume pleinement, dès septembre 2002, ses responsabilités historiques. Combien de fois résistera-t-il aux offres de corruption des pouvoirs Guéi et Gbagbo ? Y a-t-il impatience à offrir sa vie au mortel péril du combat militaire pour contraindre le régime à accepter la démocratisation réelle du pays ? La vulgate de l’intox ne semble pas tenir compte de ces faits de courage, qui ne sont pas typiques des gens au double langage.
Mais mieux encore, que dire des négociations de sortie de crise, conclues par un accord de paix à Ouagadougou en 2007, à l’issue duquel Guillaume Soro, nommé premier ministre, se dévoue à organiser une élection présidentielle à laquelle il ne participera point, en 2010 ? Que dire enfin de l’engagement courageux avec lequel, prenant le risque de subir les foudres d’un Laurent Gbagbo aux abois, Guillaume Soro, premier ministre sortant, reconnaît la victoire démocratique du candidat de l’opposition, le président Alassane Ouattara, à l’issue du deuxième tour de la présidentielle 2010 ? Un homme impatient aurait pris la voie de la facilité, chaque fois qu’elle se signalait sur son itinéraire. La facilité des impatients eût conduit Guillaume Soro, en 1995 à suivre l’opposant de toujours, Laurent Gbagbo, par camaraderie de Gauche, dans ses slaloms imprévisibles de Boulanger d’Abidjan. La même facilité des impatients eût inspiré Guillaume Soro de se laisser corrompre par la junte du Général Guéi en 2000, ou par le régime de la Refondation du FPI entre 2000 et 2010. Il n’en fut rien ! A la vérité donc, Guillaume Soro cultive plutôt la patience lucide des hommes d’Etat, qui savent que chaque chose a son temps et chaque temps, sa chose. Des témoignages de l’époque syndicale à ceux des temps rudes des années 2000 s’accordent tous à reconnaître que Guillaume Soro aura su imposer son leadership dans les organisations qu’il animait en raison singulière de son exceptionnel sang-froid dans la pire des adversités. Ne sont-ce pas là les signes d’une âme trempée à l’écoute du temps ? Ni « brûleur d’étapes », ni « ambitieux impatient » donc, mais serviteur acharné du peuple ivoirien. Tel est le portrait de Soro qui s’impose à la raison.
Au fait, on confond un peu trop dans l’agit-prop ambiante, la précocité politique de Guillaume Soro avec de l’impatience. Un peu comme si l’on reprochait à un élève trop brillant d’avoir obtenu son baccalauréat avec mention Très Bien à 12 ans ! La précocité, c’est l’exceptionnelle maturité intellectuelle des gens de qualité, à qui la valeur n’attend point le nombre d’années. L’impatience, c’est l’immaturité de ceux qui veulent, en toute incompétence, aller plus vite que la musique, alors qu’ils sont à tout prendre de simples bousilleurs. SG de la FESCI à 23 ans, Leader de la rébellion du MPCI/FN à 29 ans, ministre d’Etat à 30 ans, Premier Ministre de la République à 34 ans, Président de l’Assemblée Nationale à 39 ans, Guillaume Soro est une personnalité précoce, entendez bien par-là, douée d’une intelligence et d’une maturité exceptionnelles pour un homme de son âge. Mais, il ne s’ensuit pas que Guillaume Soro soit un impatient, car la carence intellectuelle et morale des impatients, justement, ne leur permet surtout pas de rivaliser avec les précoces. Pourquoi faire d’une qualité évidente un défaut ? Encore un coup tordu de la mauvaise foi des gens de courte vue.

II
De la nature de l’engagement parlementaire de Guillaume Soro : une approche consensuelle de la séparation des pouvoirs

La vulgate de l’intox, par moments, nous donne l’impression d’être une apprentie assistante de direction qui transcrirait les phrases de son patron avec l’assurance usurpée d’une bureaucrate expérimentée. Pourtant, ces diffamateurs manquent cruellement de dialectique. On nous dépeint en effet un Guillaume Soro frileux, qui serait en permanence sur le qui-vive, recherchant çà et là à travers moult voyages à travers le monde, une reconnaissance dont sa fonction de Chef du Parlement, conçue comme une voie de garage, tendrait à le priver. Pour les fabricants de politique-fiction, le député de Ferkéssédougou veut « paraître normal », ne supporte pas qu’on évoque les limites du pouvoir législatif dans un régime présidentialiste comme celui de Côte d’Ivoire, et cherche à cuirasser son pedigree international en vue du futur auquel il se destine. On croirait bien ces insinuations si l’on n’avait pas vu les retombées collectives de la diplomatie parlementaire proactive du président Guillaume Soro : retour de la Côte d’Ivoire au cœur de l’ensemble des institutions parlementaires internationales, appui à l’incitation des partenaires étrangers aux investissements fructueux en Côte d’Ivoire, reconquête de l’image vertueuse du pays dans la communauté internationale après une décennie de gouaille frontiste xénophobe, obtention de subventions internationales réinvesties dans la modernisation du parlement ivoirien, mise aux normes de l’institution parlementaire ivoirienne sur les plans organisationnels, techniques et en matière d’expertise, création d’une vie intellectuelle foisonnante au cœur de l’Assemblée Nationale ivoirienne, etc. Au fait, Guillaume Soro n’a pas attendu d’être président du parlement ivoirien pour rencontrer les plus hautes personnalités politiques de ce monde ! Dès 2002, il a fait le tour des grands hommes et pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie, déclenchant çà et là un courant de sympathie et d’admiration que de nombreuses déclarations célèbres corroborent. De telle sorte qu’il vaut mieux reconnaître honnêtement que c’est bien plutôt l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire qui bénéficie du carnet d’adresses de Guillaume Soro pour sa modernisation inédite !
Mieux encore, on ne peut que s’étonner du fait que certains organes de presse, au lieu de faire du reportage et sous-couvert d’en faire, préfèrent sacrifier au radotage sur le contenu réel de la production législative ivoirienne sous le mandat Soro. Quid des textes sur le foncier, l’égalité de genre, l’apatridie, le travail forcé des enfants, etc ? Quid des conventions originales passées avec les parlements francophones et non-francophones du monde entier ? Quid des tournées consacrées à travers le pays pour la réconciliation des Ivoiriens ? Quid de l’action humanitaire intense de Guillaume Soro à travers les organisations qui s’inspirent de lui ? Quid de la participation décisive de Guillaume Soro à la réflexion continentale sur la naissance d’un panafricanisme de projet, tel qu’exprimé par ses discours historiques devant les parlements de Kinshasa, de Yaoundé ou de Niamey ? L’intox, décidément, néglige la substance de l’action parlementaire du Président Soro pour se contenter de surfer sur les apparences. La vérité est donc finalement la suivante : Guillaume Soro a mis le parlement ivoirien au service de la démocratie et du progrès, convergeant en cette orientation essentielle avec le maître d’œuvre de la république, le Président Alassane Ouattara. Seul un parlement productif peut véritablement accompagner un exécutif moderne, dans une symphonie réussie qui signe la solidité intérieure de l’Etat.

III
De la prétendue guerre successorale au sein du RDR : un faux problème déconstruit par l’Histoire réelle de l’engagement de GKS dans le RDR

La presse-fiction nous décrit un Guillaume Soro attaché à « prendre le RDR », auquel il viendrait d’adhérer. Comme si les relations de Guillaume Soro au RDR dataient du Congrès de 2015 ! Une telle version des choses est d’autant plus satisfaisante pour les plumitifs de circonstances qu’ils ne prennent pas véritablement la peine d’étudier l’ancienneté des relations entre l’élite du RDR et Guillaume Soro de 1994 à 2002, encore moins la convergence idéale des finalités des luttes respectives du MPCI-FN et du RDR dans la période 2002-2010. Evidemment, en faisant de Guillaume Soro un étranger au RDR, l’intox rejoue sans s’en rendre compte in fine la partition que les ivoiritaires avaient auparavant jouée dans les années 90 contre le président Alassane Ouattara, au sein du PDCI-RDA. Comme l’observait Lénine, l’Histoire se produit toujours deux fois : d’abord comme une tragédie, ensuite comme une farce. On sait ce qui est arrivé dans ces conditions au PDCI-RDA, qui s’est littéralement retrouvé privé de ses forces les plus modernes et confronté à une adversité redoublée de son opposition politique que le schisme du RDR avait renforcée. Quoi donc ? Guillaume Soro, étranger au RDR ? Et que dire de son engagement, aux côtés du RDR, et au cœur du RDR dès les années 95 ? Que dire de son acte de candidature en 2000 aux législatives ivoiriennes, comme candidat du RDR à Port-Bouêt aux côtés de Madame Diabaté ? Que dire enfin de la loyauté avec laquelle Guillaume Soro aura reconnu et soutenu la victoire démocratique du candidat du RDR aux présidentielles 2010 ?
En réalité, une analyse sérieuse de l’histoire des relations entre Guillaume Soro et le RDR aurait conduit la vulgate propagandiste anti-Soro à reconnaître que le chef du parlement ivoirien n’a comme modèle et mentor au RDR que l’exemple vivant du président Alassane Ouattara, leader incontesté de cette formation politique.
Voici donc les étapes fondamentales de la relation entre le RDR et Guillaume Kigbafori Soro : 1ère étape) A peine le RDR créé en 1994, Guillaume Soro, alors Secrétaire Général de la FESCI, rencontre Georges Djéni Kobina dans le cadre du lancement de la plate-forme du Front Républicain, initié dans un commun accord entre le FPI de Laurent Gbagbo, le RDR de Djéni Kobina, et les puissantes centrales syndicales de gauche, dont la FESCI est alors le fer de lance au niveau de la jeunesse. Franck Djéni, fils du premier SG du RDR, est encore en mesure de témoigner aujourd’hui de cette présence de Guillaume Soro dans le socle natif de l’action du RDR . Faut-il rappeler ici que c’est au terme d’un conclave des forces ivoiriennes de gauche que le choix de se coaliser avec les forces modernistes du centre-droit du PDCI-RDA fut décidé ? 2ème étape) Dès 1997-1999, Guillaume Soro, qui se sépare de la FESCI, est aux côtés d’Ibrahim Ouattara dit Photocopie, arpentant avec lui les routes rocailleuses de Ferké à Kong, où l’enjeu de toutes les conversations entre les deux hommes tourne autour du juste combat du RDR pour la naissance d’une vraie modernité démocratique en Côte d’Ivoire. N’est-ce pas en toute logique que Guillaume Soro mobilise pour le compte du Front Républicain 50 000 jeunes dans le cadre du Front Uni de la Jeunesse (FUJ) au Stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan en 1999 ? Combien savent qu’au moment où le Boulanger Gbagbo trahit le Front Républicain, ce sont encore les Guillaume Soro, Louis-André Dacoury-Tabley, Khalifa Touré, qui maintiennent la parole donnée au RDR en restant solidaires de son combat contre l’ivoirité ?
; 3ème étape) En octobre 2000, se produit un événement décisif où la bravoure légendaire de Guillaume Soro est une fois de plus illustrée. La résidence du Président Alassane Ouattara est attaquée par les soldats pro-Gbagbo. De nombreux partisans du président du RDR, présents dans le domicile au moment du début des affrontements, se retirent prudemment et prestement des lieux. Qui reste donc au poste pour défendre courageusement la résidence du président Ouattara aux côtés de quelques vaillants Dozos ? Qu’on s’en souvienne, maintenant que les ors et lambris de la paix réveillent le courage des lâches : c’est Guillaume Kigbafori Soro qui risque déjà sa vie en 2000 pour défendre celle de l’actuel président de la république. Blessé grièvement au poignet gauche par un éclat d’obus de mortier, Guillaume Soro saigne abondamment ce jour-là, et bénéficie de l’attention bienveillante de Madame Dominique Ouattara, métamorphosée en infirmière de guerre, pour le valeureux militant qui risque sa vie pour elle et son illustre époux. Combien de militants au RDR auront reçu un pansement médical des mains de la première dame de Côte d’Ivoire en personne ? Peut-être veulent-ils, comme Saint-Thomas pour les stigmates du Christ, contempler la cicatrice demeurée au poignet gauche de Guillaume Soro pour le croire ! Peuvent encore témoigner de ces faits, messieurs les ministres Adama Tounkara, Ali Coulibaly, Madame Dominique Ouattara, le garde de corps Soro Nangologo et bien sûr, le président d’alors du RDR, Son Excellence Alassane Ouattara. Est-ce donc de ce Guillaume Soro qu’on peut parler comme d’un « étranger », d’un « tard-venu » au RDR, sans friser tout simplement le ridicule ? C’est donc toujours en 2000 que Guillaume Soro candidate pour le compte du RDR comme colistier de Madame Diabaté aux législatives à Port-Bouët avant de se rendre compte de l’évidence que la nature du combat contre le régime de Gbagbo devait impérativement tenir en compte le rapport de forces militaires.
Comment oser présenter un tel itinéraire sacrificiel dans le RDR comme un pur artifice sans ignorer cruellement l’Histoire de Côte d’Ivoire de ces vingt dernières années ? La vulgate de l’intox, décidément, excelle dans l’art d’enfoncer des portes ouvertes. Et si le président de la république actuel a choisi de faire confiance, en la fonction de chef du parlement et de dauphin constitutionnel, à Guillaume Kigbafori Soro, c’est qu’il l’en a estimé absolument digne. C’est qu’il a adoubé en lui, l’homme d’Etat qu’il est pleinement déjà. Pourquoi poser de faux problèmes là où des réponses réelles existent en vertu du droit constitutionnel ivoirien ? Le Chef de l’Etat, par le dévolu porté sur son ancien premier ministre/ministre de la défense des heures chaudes, a clairement confirmé la relation filiale et affectueuse qui le lie au fils de Lafokpokaha.
Comment s’étonner dès lors que Guillaume Soro ait été accueilli en superstar lors du dernier congrès du RDR le 22 mars 2015 ? On ne peut que s’étonner que certains aient réussi à ne pas voir l’ovation formidable et unanime que l’entrée en scène de Tienigbanani au Palais des Sports de Treichville a soulevée. De façon apodictique, disons-le tout net : Guillaume Soro est un poisson dans l’eau au RDR. Tous ceux qui ont de la mémoire s’honorent de son engagement, de sa présence et de son sacerdoce exemplaires pour le pays, lui qui sut sécher les larmes de tous les Ivoiriens le 11 avril 2011…
Le RDR, parti républicain par excellence, comme son nom l’indique, ne peut dès lors que s’honorer du choix raisonné et libre du président Alassane Ouattara lui-même. On peut alors se risquer à dire ceci : la Côte d’Ivoire convergente du président Ouattara qui naît sous nos yeux, connaîtra sans doute une grande compétition électorale en 2020, mais sûrement pas de guerre successorale, puisque depuis 2010 au moins, ce sont les électeurs ivoiriens et eux-seuls qui choisissent leurs dirigeants. Il n’y a pas au RDR, de hiérarchie qui vaille entre les « cadres historiques » et les « tard-venus », puisqu’une telle distinction entrerait en porte-à-faux avec l’esprit de justice et l’audace d’espérer qui fondèrent le Rassemblement des Républicains en 1994. Discriminer, au cœur du RDR, ce serait renier l’essence émancipatrice même de ce parti de dévoué à la relève morale de la conscience collective ivoirienne. L’émulation, dans ce parti de gouvernement, devra se faire dans une civilité politique exemplaire, afin d’éduquer par sa hauteur, toute la classe politique ivoirienne. La vulgate propagandiste est vouée à l’échec.

IV
Du rapport de Guillaume Soro à son passé militaro-politique : une responsabilité justifiée et assumée

La propagande instrumentalisée tente enfin de forger l’illusion d’un Guillaume Soro qui ne songerait qu’à oublier toute la période de son engagement militaro-politique contre le régime fascisant de la Refondation de Laurent Gbagbo. Comme s’il avait honte de ses combats passés et voudrait en quelque sorte effacer des esprits la période du maquis. L’intox va d’ailleurs plus loin, arguant que Guillaume Soro aurait perdu toute influence sur les ex-Comzones de la rébellion , serait considérablement affaibli par la montée en puissance de ses rivaux politiques dans l’appareil d’Etat, et souffrirait désormais des conséquences fâcheuses de ce qu’elle nomme « une réussite solitaire » déplaisant à ses anciens compagnons. On a véritablement ici le dernier cocktail de préjugés que nous assène les officines du mensonge en guise d’évidences à deux sous. Est-ce bien sérieux ?
Dès 2002, Guillaume Soro, Chef du MPCI, puis des Forces Nouvelles, s’engagera dans une activité de communication dans laquelle il assumera publiquement toutes les responsabilités qui lui incombent et défendra activement sa vision d’une Côte d’Ivoire débarrassée de la peste idéologique ivoiritaire. En 2005, il publie chez Hachette son livre-témoignage, sa profession de foi, Pourquoi je suis devenu un rebelle. Il y dit la chose suivante : « C’est bien parce que le pire est à craindre que j’ai décidé de ne pas baisser les bras » (p.16) Qui niera la valeur prémonitoire de ces propos de 2005 au regard des événements de 2010-2011 ? Guillaume Soro ne prit pas les armes par le passé par plaisir ou par délinquance, mais par sens aigu de ses devoirs pour son peuple. Pourquoi aurait-il honte de l’assumer aujourd’hui ? Certes, il a le respect et la compassion qui siéent pour toutes les victimes de cette période tragique, mais n’était-ce pas le prix lourd à payer pour que ce pays revive dans la dignité ? Guillaume Soro, aujourd’hui Chef du Parlement, n’est plus responsable de l’armée ivoirienne. Pourquoi une certaine vulgate s’étonne-t-elle que dans un pays bien gouverné par le président Alassane Ouattara, les chefs de l’armée, y compris les anciens comzones, ne viennent plus prendre leurs ordres chez Guillaume Soro comme au temps des Forces Nouvelles dans le nord ou lors de la période 2010-2011 où il cumulait les postes de Premier Ministre/Ministre de la Défense sous l’autorité du Président Alassane Ouattara ? A-ton remarqué qu’après avoir confié le poste de Ministre de la défense à Guillaume Soro, le Président Ouattara se l’est attribué pour conserver le même standard de confiance que sous son ex Premier Ministre pour le pays ? Loin d’être affaibli par le redéploiement de ses ex-compagnons dans leurs unités respectives, Guillaume Soro y voit plutôt l’aboutissement d’un de ses vœux les plus chers : la consolidation d’une armée républicaine ivoirienne, qui ne reproduira jamais les pogromes de l’ivoirité dont se rendirent coupables les soldats ivoiriens sous les ordres iniques de Laurent Gbagbo. Il s’impose donc, décidément, que la presse aventurière prenne un peu plus au sérieux, la masse volumique de Guillaume Soro…
La rébellion des Forces Nouvelles fut initiée pour démocratiser la Côte d’Ivoire. Sa mission accomplie, elle n’a plus de raison d’être et en a elle-même tiré toutes les conséquences. Interpréter comme un affaiblissement de Guillaume Soro, l’entrée de l’ensemble des Forces Nouvelles et leur dilution naturelle dans la République de justice actuellement en émergence, c’est se tromper à la fois de tactique et de stratégie. Après le Président de la République Alassane Ouattara dans ce pays, tous les observateurs avertis s’accordent pourtant à dire que c’est le président de l’Assemblée Nationale qui mobilise des foules en Côte d’Ivoire. Qu’on juge GKS au baromètre populaire, et non aux supputations nauséeuses d’officine dévouées à la chienlit permanente ! J’ai moi-même vu cette ferveur populaire dans le Gôh, dans l’Agnéby-Tiassa, terres pourtant réputées hostiles à GKS ! Quant aux régions du Centre et du Nord, n’en parlons même pas. Comme le dit le parler populaire ivoirien, « On sait qui est qui dans pays-là ». En démocratie, la vraie valeur d’un homme se mesure à sa représentativité populaire et à sa capacité d’incarner l’espérance continue du progrès de son peuple. L’Homme d’Etat Guillaume Soro, Œil d’Aigle, Cœur de Lion et Patience de Colombe, vole largement au-dessus des miasmes de l’intox ! GKS appartient résolument à la promesse d’une union ivoirienne toujours plus parfaite.