Interview – Congrès du RDR, Appel de Daoukro… Adama Bictogo explique les enjeux

Interview – Congrès du RDR, Appel de Daoukro… Adama Bictogo explique les enjeux

21 mars 2015 0 Par RDR - ROYAUME UNI

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Le troisième Congrès extraordinaire du RDR se déroulera le dimanche 22 mars prochain. Pour en savoir plus, nous avons rencontré le président du comité dʼorganisation, le ministre Adama Bictogo. Dans cette interview, il nous parle des dispositions pratiques et des enjeux de ce congrès, qui sʼannonce comme une grande fête. Entretien

Le Patriote : Le RDR organise le dimanche 22 mars prochain, son 3ème congrès extraordinaire. Quels sont, M. le ministre, les enjeux de ce rassemblement ?
Adama Bictogo : Je crois que ce congrès, et avec moi lʼimmense majorité des militants du RDR, est un congrès de reconnaissance, de communion avec un homme, un champion, qui sʼappelle Alassane Ouattara, affectueusement appelé «brave Tchè », en rapport avec son parcours particulièrement valeureux. Ce congrès extraordinaire arrive à un moment où, quatre ans après que nous ayons gagné les élections, les militants attendaient un véritable moment de retrouvailles et de communion militante avec leur leader. Tout le monde connait le lien affectif très fort qui existe entre Ouattara et les milliers dʼhommes et de femmes qui se reconnaissent en lui depuis des décennies et qui ont livré pour sa cause un long et dur combat. Vous savez, le RDR, comme ce qui arrive à toutes les formations politiques qui accèdent au pouvoir, est gagné parle syndrome de la démobilisation et du doute, qui survient du fait quʼune fois au pouvoir, les militants et tous les responsables du parti sont appelés souvent à servir lʼEtat. Ce qui cause un démembrement du parti entraînant inévitablement une certaine démobilisation dans les rangs. Nos militants ont été, pour certains, gagnés par le doute. Dʼautres nʼont pas parfois su apprécier dʼoù nous venions, ce qui nécessitait que le président sʼoccupe dans un premier temps des urgences. Et que pour lʼurgence, il devait mettre en avant le redressement de lʼEtat, au détriment même de la satisfaction de certains militants. Cʼest pourquoi, ce congrès extraordinaire est le congrès de la revitalisation, le congrès de la communion, de lʼespoir nouveau parce que lʼhomme Alassane Ouattara, pour qui tout a été donné, pour qui tous les rêves ont été permis demeure et reste notre unique espoir pour 2015. Cʼest donc une fois de plus, lʼévénement qui devrait recréer la solidarité autour dʼun RDR nouveau, avec une vitalité nouvelle, comparable à celle des Eléphants, un RDR qui gagne.
LP : Le thème de ce congrès est : « Tous rassemblés autour dʼAlassane Ouattara pour une Côte dʼIvoire qui gagne ». Pourquoi un tel choix ?
AB : Les fondamentaux autour des quels sʼarticule la vision du président, cʼest le rassemblement de tous les Ivoiriens autour de lʼidéal de développement. Il a envie dʼune Côte dʼIvoire rassemblée. Et le RDR doit être le fer de lance en tous points de vue de ce rassemblement. A la lecture de son bilan, cʼest une Côte dʼIvoire qui gagne, aussi bien sur le plan diplomatique, du repositionnement de la Côte dʼIvoire sur lʼéchiquier international que de la réalisation des projets. La Côte dʼIvoire qui gagne, cʼest aussi lʼéquipe nationale (de football)qui vient de gagner (la Coupe dʼAfrique des Nations 2015). En un mandat à la tête de la Côte dʼIvoire, le président Alassane Ouattara a bénéficié dʼune équipe nationale quia joué une finale et dʼune équipe nationale qui a remporté le trophée continental. Sur le plan de la santé, la couverture maladie universelle, un projet conçu depuis 20 ans, voit enfin le jour avec le président Alassane Ouattara. Cʼest encore avec lui, que le projet du 3ème pont conçu depuis25 ans voit enfin le jour, de même que lʼautoroute de Grand-Bassam. De nombreux projets ont vu le jour sous Alassane Ouattara. On ne finira donc pas de dire que cʼest un gagneur. Nous avons voulu coller lʼesprit de sa détermination dʼun homme qui gagne, avec lʼesprit dʼune Côte dʼIvoire qui gagne.
L.P : Monsieur le ministre, comment le congrès va-t-il se dérouler concrètement ?
AB : Le déroulé est tout simple. Le congrès a lieu dʼabord à 14h30, mais nous avons souhaité que les militants commencent à arriver à partir de 8h pour occuper lʼespace aussi bien à lʼintérieur quʼà lʼextérieur du Palais des sports de Treichville, notamment le boulevard Giscard dʼEstaing. Lʼinstallation des invités et des congressistes devra être finie à 14h. A 14h30, la direction du parti sʼinstallera. La cérémonie débutera à 15h par lʼhymne national, puis lʼhymne du parti. Ensuite, il y aura les interventions du président du comité dʼorganisation que je suis, du Secrétaire général par intérim pour donner les orientations du parti, des partis alliés et invités. Puis, il y aura une pause pour permettre aux invités de se retirer et mettre en place le bureau du congrès. Ce congrès extraordinaire aura un seul point à lʼordre du jour : la désignation du président Ouattara comme candidat du RDR à lʼélection présidentielle dʼoctobre 2015. Le bureau du congrès aura pour objectif dʼélire le président du congrès, qui permettra aux différentes structures spécialisées dʼexprimer, par leurs porte-paroles respectifs, la voix des démembrements du parti pour le choix du président Alassane Ouattara. Nous aurons enfin la lecture des motions. Il y en aura au total cinq. Elles sʼarticuleront autour de sujets qui consolident dʼune part le RDR, et dʼautre part créent lʼouverture du RDR vers ses alliés, à savoir le PDCI, lʼUDPCI, le MFA.
LP : Ce congrès est aussi une occasion pour le RDR de tester sa capacité à remobiliser les militants, après lʼéchec de la célébration des 20 ans du parti à Bouaké, il y a quelques mois. Comment comptez-vous justement relever le défi de la mobilisation ?
AB : Je vous rassure déjà que la mobilisation est au rendez-vous. Ce matin (ndlr : lʼentretien a été réalisé le samedi 14 mars), nous étions à Yopougon où nous avons assisté à une mobilisation forte des femmes. Mercredi, nous assisterons à un meeting des jeunes. Je voudrais dire que depuis trois jours, nos équipes sillonnent les communes. Nous voulons que le message du congrès soit porté à la base, avec une politique de proximité. Nous voulons que ce congrès qui sera, non seulement lʼexpression de la reconnaissance, soit aussi lʼoccasion dʼécouter la base, pour quʼelle comprenne que personne nʼa été oublié. Les fondamentaux qui régissent notre parti demeurent. Je voudrais, en tant que président du comité dʼorganisation, partager avec eux cet espoir incarné par le président Alassane Ouattara.
LP : Combien de personnes attendez-vous à ce congrès extraordinaire ?
AB : Vendredi dernier, jʼavais indiqué à la presse que nous attendions25000 personnes. Mais, samedi quand je suis allé au meeting des femmes, elles mʼont fait comprendre que je mʼétais trompé et quʼil y aura25 000 femmes. Et comme les hommes et les jeunes ne veulent pas être en reste, nous avoisinerons les40 000 personnes.
LP : Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour accueillir ce monde ?
AB : Si vous regardez la configuration de la mobilisation telle quʼelle a été conçue, vous verrez que dʼune part nous avons impliqué toutes les personnes ressources du parti et que dʼautre part nous avons couvert tout le pays. Et cela se traduit de la façon suivante. Nous avons impliqué dans lʼorganisation les départementaux qui sont eux-mêmes responsables des différents départements dont ils sont issus. Nous avons aussi créé dessous-commissions régionales, coordonnée par des secrétaires nationaux et au-dessus des secrétaires nationaux, nous avons créé des districts qui sont tenus par des superviseurs dont la plupart sont des ministres. Cette affectation des ministres et des secrétaires nationaux aux régions et aux districts permet de bénéficier de lʼappui en termes dʼorganisation, de ressources, mais surtout permet à chacun dʼêtre un acteur de la mobilisation. Ce qui permet non seulement dʼaller vers la base, mais également de bénéficier dʼune synergie des forces. Ce que nous avons voulu rechercher, cʼest que toutes les ressources dʼun même département, dʼune même région et dʼun même district se retrouvent ensemble pour que la mobilisation soit au rendez vous. Cʼest une dynamique nouvelle créée à partir de ce congrès et qui de mon point de vue devrait même servir le parti pour lʼavenir.
LP : Ce congrès sera-t-il la rampe de lancement de la campagne électorale du président Ouattara ?
AB : Tout à fait. Ce congrès extraordinaire sonne le début de la précampagne, et donnera un aperçu de ce que va être la campagne. La dynamique est amorcée, elle ne sʼarrêtera plus. De mon point de vue, cette architecture est efficace, parce quʼelle permet dʼimpliquer tout le monde. Et cette implication de toutes les ressources a déjà créé une émulation. Si nous maintenons cette émulation à laquelle sʼajoute lʼadhésion des autres partis, notamment le PDCI, lʼUDPCI et le MFA, je pense que le président Alassane Ouattara sera réélu avec un taux de suffrages de 70 à 75 % des électeurs.
L.P : Justement, cette adhésion des partis alliés du RDR sʼinscrit dans le cadre de lʼAppel de Daoukro. Pensez-vousquʼavec cet appel, la réélection du président Ouattara est déjà acquise ?
AB : Tout à fait. Pour nous, cet appel présente deux défis. Mais je voudrais au passage saluer lʼAppel de Daoukro et exprimer ma gratitude au président Henri Konan Bédié et à son parti, le PDCI-RDA, qui a acté par un Congrès extraordinaire le choix du président Alassane Ouattara comme son candidat à la prochaine élection présidentielle. Je voudrais aussi saluer lʼUDPCI qui a matérialisé par un Congrès ce choix du président de la République comme son candidat. Je nʼoublie pas le MFA dont plusieurs de ses cadres ont donc manifesté leur désir de voir le président Alassane Ouattara comme leur candidat. Cet Appel de Daoukro a amorcé une dynamique. Nous nous sommes inscrits dans cette dynamique pour assurer la victoire du président Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle. Les deux défis qui sʼimposent à nous comme je le disais tantôt, cʼest dʼune part le taux participation. Ce qui nécessite et nous impose une mobilisation très forte. Un taux de participation qui devient un défi, parce quʼil ne faut pas que les militants sʼendorment en disant que cʼest déjà acquis. Puisque sociologiquement et de façon objective une alliance PDCI-RDR-UDPCI, cʼest une évidence que la victoire est acquise. Et dʼautre part, une victoire incontestable et sans bavure. Car, nous devons gagner pour montrer quʼau delà des partis politiques, les Ivoiriens de tous bords, de toutes les sensibilités ont adhéré au choix du président de la République, Alassane Ouattara. Cʼest pour cela que nous devons être mobilisés au maximum pour quʼil y ait non seulement un fort taux de participation, mais aussi un taux de réussite largement au-dessus de la moyenne afin que notre candidat soit réélu au moins à 70%des suffrages exprimés au premier tour.
LP : Pour vous, que représente lʼAppel de Daoukro ?
AB : Pour moi, cet appel sʼinscrit dans la droite ligne des engagements réciproques pris par nos deux présidents, les présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Cʼest le couronnement de la volonté de deux grands hommes dʼEtat, qui ont pris des engagements depuis lʼAppel de Yamoussoukro en 2010 – parce quʼil faut se souvenir que tout est parti de Yamoussoukro – sur la base de la plate-forme du RHDP qui stipule que le candidat le venu en deuxième position au premier tour sʼaligne sur le candidat mieux placé pour le second tour. Ce premier engagement a été respecté. Le deuxième engagement est la loyauté affichée par le président Henri Konan Bédié lors de la crise postélectorale. Devant le refus de Laurent Gbagbo dʼaccepter sa défaite qui a entrainé une grave crise, le président Henri Konan Bédié est resté jusquʼau bout auprès de son jeune frère, le président Alassane Ouattara. Le troisième engagement respecté est au niveau de la gestion du pouvoir. Le président Alassane Ouattara avait promis la Primature au PDCI-RDA. Mais à la sortie de la crise, la Côte dʼIvoire avait de gros problèmes sécuritaires. Compte tenu de cette situation, les président Bédié et Ouattara ont accepté que le Premier ministre Guillaume Soro continue de conduire le Gouvernement. Mais une fois que les problèmes de sécurité ont été ramenés à leurs justes proportions, les engagements pris au plan politique sont revenus àla surface. Le président Alassane Ouattara a respecté ses engagements. Il a donc nommé à la Primature, Ahoussou Jeannot, puis Kablan Duncan qui y est jusquʼaujourdʼhui. Donc dans le principe du donner etdu recevoir, les engagements ont été respectés. Cʼest pour cela que lʼAppel de Daoukro sʼinscrit dans la volonté nouvelle des deux présidents dʼaller vers un parti unifié. Alors quʼen2010, nous étions juste dans une alliance tactique et électorale. Lʼévolution du contexte, certainement apprécié par les deux chefs, y est certainement pour quelque chose. Pour moi, lʼAppel de Daoukro est le couronnement du respect des engagements entre les deux présidents.
LP : Il y a un autre chantier dans cet appel qui est le parti unifié que vous aviez évoqué tout à lʼheure. Comment se fera cette unification quand nous constatons que dans chaque état-major, lʼheure est plutôt à la consolidation des acquis ?
AB : Pour avoir un parti unifié fort, il faut savoir sʼappuyer sur des piliers forts. Il est donc tout à fat normal que le RDR, le PDCI, lʼUDPCI consolident leurs bases. On aura à la fin, pas une juxtaposition, mais un assemblage de compétences et de ressources humaines qui permettra au parti unifié dʼêtre très fort. Je pense que la logique veut que le parti unifié voie le jour aux lendemains de lʼélection présidentielle. Parce que lʼopinion nationale, internationale, nos militants de base ne comprendront pas que nous allions à lʼélection présidentielle ensemble avec un seul candidat et quʼaux élections législatives, nous allions séparés. Il sʼimpose donc à nous cadres des partis alliés de nous donner les moyens aussi bien légaux que politiques pour mettre en place le parti unifié, dès la fin du premier trimestre de lʼélection président de la République.
LP : Revenons au Congrès, M. le ministre. Il y a une question qui trotte dans lʼesprit des militants. Est-ce que le président de la République sera physiquement présent ?
AB : Le président Alassane Ouattara est le président de la République. Ce Congrès est le sien. Nous attendons de le voir. Les militants ont soif de voir leur président, parce quʼils veulent venir lui témoigner leur reconnaissance. Nous serons à ce Congrès dans lʼattente de voir le président Alassane Ouattara. Je voudrais pour terminer inviter tous les militants où quʼils se trouvent et qui à un moment donné, pour des problèmes dʼincompréhension, ont été gagnés par le doute ou ont eu quelques frustrations vis-à-vis de la direction du parti, tous les militants meurtris et traumatisés par cette crise postélectorale, à tous les Ivoiriens épris de paix et de stabilité qui ont croient au président Alassane Ouattara. Je demande quʼensemble nous puissions taire nos rancoeurs et que le doute fasse place à lʼespoir. Parce que lʼhomme qui demeure notre unique espoir est le président Alassane Ouattara. Je demande à tous les militants un devoir de militants, parce que notre parcours a été difficile. La lutte a été longue et éprouvante. Ce nʼest pas le moment dʼabandonner le navire. Nous lui avons donné nos voix pour quʼil ait un mandat. Sachons lui donner la force et les moyens de nous retourner le bonheur en lui donnant un second mandat. Et ceci passe parle troisième congrès extraordinaire. Le 22 mars donc, à partir de 7 heures du matin, je demande à tous les militants, sympathisants et aux Ivoiriens de se rendre au Palais des Sports de Treichville pour communier avec la direction et le président Alassane Ouattara. Car la vision du président Alassane Ouattara est lʼavenir de la Côte dʼIvoire.