Afrique : Les progrès de la micro-assurance

Afrique : Les progrès de la micro-assurance

3 mars 2016 Non Par RDR - ROYAUME UNI

Une étude récente publiée par MicroInsurance Centre dresse l’état des lieux et les progrès de la micro-assurance en Afrique. Se basant sur des données recueillies auprès de 200 prestataires en activité dans 36 pays sur les 54 que compte le continent, cette étude permet de constater qu’entre 2011 et 2014, le marché de la micro-assurance s’est fortement développé en Afrique. Le total des primes émises a cru de 31%, les pertes sont 18% inférieures à celles enregistrées en 2011, l’offre de produits de micro-assurance s’est développée et le réseau s’est densifié.

La micro-assurance africaine, un secteur en croissance

On désigne par micro-assurance, les systèmes et mécanismes qui permettent d’offrir une protection assurantielle à des personnes dont la situation sociale, le niveau de revenu et/ou la nature d’activité ne permet pas d’être assuré dans les entreprises d’assurances traditionnelles. En Afrique environ 5.4% de la population est couverte par une micro-assurance soit 62 millions de personnes (contre 44 millions en 2011).

En 2014, 647 millions USD (389 milliards FCFA) de primes furent émises en Afrique contre 387 millions (232 milliards FCFA) trois ans auparavant. La moyenne pondérée des pertes des prestataires n’a représenté que 26% en 2014 contre 44% en 2011. De fait l’activité de la micro-assurance s’est développée sur le continent en même temps que le niveau de risques et le nombre de sinistres ont reculé.

Si la micro-assurance vie et la micro-assurance emprunteur concentrent à elles seules à la majorité des assurés (respectivement 42 et 16 millions de personnes en 2014), les autres produits de la micro-assurance sont cependant ceux qui connaissent la croissance la plus importante. En effet, entre 2011 et 2014, le nombre de personnes couvertes par une micro-assurance santé a cru de 562% passant de 1.2 millions à 8.1 millions, celles couvertes par des micro-assurances agricoles et des micro-assurances individuelles accidents ont cru dans les mêmes proportions (plus de 500% de croissance).

Les assurés couverts par une micro-assurance sur les biens ont également vu leur nimbre fortement progresser. 3.2 millions de personnes étaient assurées en 2014 contre seulement 800 000 en 2011 (+308%).

Micro-assurance : Croissance par type de produits

Les pôles de développement de la micro-assurance en Afrique

Quasiment inexistante en Afrique centrale (aucune micro-assurance signalée en Angola, au Gabon, en Guinée Equatoriale, au Tchad, etc.), la micro-assurance est particulièrement développée en Afrique australe et assure une bonne couverture de l’Afrique de l’Ouest.

En Afrique australe, ces assurances couvrent 64% de la population sud-africaine, 22% des habitants de la Zambie, 21% pour le Swaziland et 15% pour la Namibie. Bien qu’ayant un taux de couverture plus faible dans les autres pays de cette sous-région, la micro-assurance a le mérite d’être présente quasiment dans tous les pays dans des proportions non-négligeables.

En Afrique de l’Ouest, le Ghana est le pays qui bénéficie du meilleur taux de couverture de la micro-assurance. Près de 30% de sa population était couverte en 2014. Avec respectivement 3.4% ; 2.8% et 2.1% de leurs populations couvertes, le Togo, le Burkina Faso et le Bénin viennent loin derrière le Ghana mais avant le Sénégal (1.1%), le Nigéria (1%) ou encore la Côte d’Ivoire.

En Afrique centrale, outre le Cameroun (taux de couverture = 1.8%), seuls la RD Congo (0.4%) et son voisin même nom (0.1) ont adopté le principe de la micro-assurance. En Afrique du Nord, le recours à des micro-assurances reste relativement faible. Seulement 2.2% des Tunisiens y sont assurés, contre 1.3% des marocains et 0.3% des égyptiens et des algériens.

Taux-Couverture-Micro-Assurance-Afrique

Mays Mouissi

Source principale :
–    « Le paysage de la micro-assurance, Afrique 2015. Fiche de synthèse préliminaire», Etude réalisée par MicroInsurance Centre et publiée par MicroInsurance Network & Munich Re Foundation From Knowledge to Action